Chinese Man
L'ouverture un peu mollassonne, le triste You suck me, le dispensable Skank in the air ou la conclusion un peu tristounette rappellent combien l'équilibre d'un album peut paraître fragile. Mais qu'on se rassure de suite : le reste devrait vous faire dresser les oreilles. Car lorsque le polyculturalisme prend, ça dépote. Mais plus que les pandas, les lapins et les indiens ce sont des jazzmen qui l'emportent : les Washboard rhythm Kings, un de ces groupes très populaires pendant la grande dépression (de là à y voir y voir un signe...) dont les thèmes sont ici mixés avec beaucoup de maestria. I've got that tune et Artichaut sont deux pépites du genre et ça fait vraiment plaisir. Le hip-hop de Washington square dépote bien lui aussi tout comme More avec ses voix-wwwahaaa et ses choeurs de petits chinois dont on ne regrette qu'une chose : qu'il ne clôture pas l'album !
Alors certes, vous n'écouterez probablement pas l'album en boucle pendant des mois, mais certaines de ces pistes pourraient bien figurer un bon moment dans votre playlist. Et en ces temps de crise, on ne s'en plaindra pas... (Erwan- Trip-hop.net)
Au final, un second CD plutôt bien réussi pour Chinese Man Records qui permet de faire profiter à tous des morceaux sortis sur des maxis en édition très (trop ?) limitées. (Thibaut- Trip-Hop.net)
Au jeu de l'évolution, Chinese Man s'est prêté ! Après deux albums compilations de maxis vinyls, le trio marseillais compose son "premier vrai album" (dixit "eux-mêmes"). Racing with the sun se démarque de ses prédécesseurs... sans pour autant renier l'identité du groupe.
Dès les premières seconde de Miss Chang, on retrouve la patte si caractéristique du crew. Facile me direz vous. Peut-être, mais tellement bon !
Pourtant, ne vous fiez pas à ce single accrocheur, ce troisième album est véritablement un concentré de bonnes idées.
Le disque est donc véritablement plus unitaire que les deux Groove sessions. Plus sombre et plus lent aussi. Bien sûr, l'auditeur avide aura le droit à son lot de morceaux taillés pour le live, comme Get up, ou le morceau éponyme Racing with the sun. Cependant, on est forcé de constater que la formule "mélodie qui reste dans la tête/mec qui rappe" (merci Leo le Bug !), n'est pas sur-exploitée. Et c'est tant mieux ! Dub, folk, hip hop, ragga, tout y passe. L'album transpire la volonté de pousser le projet à son paroxysme, tout en permettant à ses géniteurs de poser la première véritable pierre de leur personnalité musicale.
The Groove Sessions Vol. 3 (2014)
Pour fêter son dixième anniversaire, le label Chinese Man Records a sorti l'artillerie lourde avec son Groove Session Vol. 3 et une tournée dans les zéniths de France que l'on peut qualifier sans hésiter de succès. Reste à savoir si, comme une grande partie de la presse, la chroniqueuse responsable de ce petit article, est convaincue d'avoir entre les oreilles un des disques de l'année... Eh bien non.
Rappelons avant tout que ces Groove Sessions, comme les deux précédentes, n'est pas un album des Chinese Man, mais une compilation de leur label reprenant le collectif d'artistes qu'il produit. Pas étonnant donc que le trio s'efface donc un peu plus au profit de Deluxe, Leyan et Tomapan ou membres en solo (Ze Mateo, Sly), tout en faisant figurer de nombreux invités sur ses propres titres.
Côté musique, ça bouge, ça swinge, ça balance, ça déménage, ça lève les bras, tape des pieds et des mains ; ça chante aussi, ça rappe énormément, tellement d'ailleurs, qu'on finit par oublier la musique. Le hip-hop, trop bavard, a tué l'abstract, malheureuse victime d'un opus, certes explosif, mais finalement répétitif et sans grande nouveauté. On conservera cependant le souvenir de quelques tracks plus originaux comme le latino Siempre Estas, l'oriental Balma et le très dub Kamakura (le seul instrumental de l'album avec the Old Man qui conclut d'ailleurs étrangement l'ensemble), sans oublier l'énergie du groupe Deluxe, très big band grâce à des cuivres détonnants.
Bref, résumons la chose en plagiant un confrère : "la recette est connue, mais efficace". Sauf qu'à l'opposé du dit confrère, le constat n'amène pas franchement à un "5 étoiles" clinquant... (Trip-hop.net/Lacar)
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