Foals, une pop renversante
Yannis Philippakis est né en Grèce le 23 avril 1986, mais grandit à Oxford, en Angleterre. Depuis sa plus tendre enfance, il est passionné par l'art sous toutes ses formes : littérature, arts plastiques et musique. Il rencontre Jack Bevan à l'école primaire et depuis ne se quittent plus, allant jusqu'à s'inscrire dans la même université, le St. John's College d'Oxford. Mais ni l'un ni l'autre n'achève la première année.
En effet, lassés de l'electro dansante qui sévit dans les soirées étudiantes, les deux amis décident de monter un groupe de rock, The Edmund Fitzgerald, avec Philippakis à la guitare et au chant, Bevan à la batterie. Ne le trouvant pas assez amusant, ils le dissolvent afin de créer un nouveau projet plus en accord avec leurs attentes. Ce nouveau projet s'appelle Foals. Le nom Foals, « poulains » en français, a été choisi selon l'étymologie du patronyme de Philippakis, qui signifie « amoureux des chevaux » en grec.
Ce dernier et Bevan s'entourent du chanteur Andrew Mears, du guitariste Jimmy Smith et du bassiste Walter Gervers. Ils enregistrent un premier titre autoproduit, « Try This On Your Piano », en 2006, mais Mears, qui a par ailleurs fondé son propre groupe Youthmovies, décide de se consacrer exclusivement à celui-ci. Philippakis fait alors appel à Edwin Congreave qui joue à peine du piano mais qui, selon Philippakis, fait parfaitement l'affaire aux claviers. Après avoir fait son petit effet dans les bars et les salles de concert d'Oxford, le groupe est repéré par le label indépendant britannique Transgression Records. Les singles « Hummer » et « Mathletics » paraissent à l'été 2007 et sont suivis en septembre d'un maxi qui annonce déjà la couleur de leur pop scintillante : Gold Gold Gold EP.
Pendant ce temps, Foals est à New York. C'est en effet dans le studio de David Sitek, chef de file et producteur de TV on the Radio, basé à Brooklyn, que le groupe enregistre son premier album. En quelques semaines, les quatorze chansons d'Antidotes sont concoctées à la sauce Sitek - tant et si bien que la formation, aussi débutante soit-elle, décide de le retravailler elle-même à son retour en Angleterre. Antidotes, sorti en mars 2008 en Europe par Warner, est distribué aux États-Unis par le label Sub Pop. Il bénéficie d'un très bon accueil critique et les ventes suivent. La musique des Foals s'inscrit parfaitement dans la tendance avec son mélange calibré de rock indépendant, de pop et de new-wave baptisé « math rock ». La tournée qui suit la sortie de l'album fait elle aussi des émules tant les prestations scéniques du groupe sont à la hauteur de sa musique syncopée et indéniablement dansante.
Fort de ce succès, Foals s'enferme dans son antre d'Oxford pour donner une suite digne du premier opus. Le résultat enregistré à Göteborg (Suède), baptisé Total Life Forever, sort en mai 2010. Avec ce bel exercice polyrythmique et chaloupé, le groupe du torturé Yannis Philippakis réussit à passer l'obstacle du second album, notamment avec le single « Spanish Sahara ».
Si les névroses intérieures du leader sont toujours d'actualité, le troisième album Holy Fire ne perd pas de son aptitude à faire danser. Enregistré dans un studio du nord de Londres par Alan Moulder et Flood et dévoilé en février 2013, Holy Fire tient en équilibre entre la pop introvertie d'« Inhaler » (paru en novembre) et le funk de « My Number », deux premiers extraits d'un album suivi d'une vaste tournée.
Cette nouvelle réussite confortée par des ventes conséquentes met la pression sur le groupe qui se retire dans le sud de la France avec un nouveau producteur, James Ford, pour concocter l'album suivant What Went Down. Annoncé par le morceau-titre « What Went Down » puis « Mountain at My Gates », ce quatrième opus très attendu place Foals sur la liste des têtes d'affiche de la décennie. L'album se classe n°3 des ventes au Royaume-Uni (n°58 aux États-Unis).
Après une tournée britannique, européenne et américaine, Foals retourne en studio et annonce le 5 février 2018 le départ à l'amiable du bassiste Walter Gervers. Le groupe planche alors sur un diptyque qui voit le jour en 2019 sous le titre Everything Not Saved Will Be Lost Forever, dont la première partie sort en mars et la seconde en septembre.
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