Jade, un trip hop paisible et sensuel

Publié le par Cabou

GENRE : Downtempo

PAYS : France, Lyon

ALBUMS : Analogic (2008), EP Fresh Air (2004)

  

  

 

Jade est une formation lyonnaise, un quatuor dont la musique s’inscrit directement dans la lignée des formations trip-hop phares de la fin des années 90, début 2000, et qui avaient pour nom, par exemple, Archive, Massive Attack, Morcheeba...

 

Au départ formé en trio - Rémi Selles (guitare, compos), Jean-Pierre Barbier (basse, prog) et Laetitia Mosca (auteur, interprète) - le groupe, doté de son premier EP (Fresh Air) sillonne les routes de l'hexagone pendant 3 années, enchainant tour à tour tremplins, résidences, concerts.  

 

En 2007 découverte lyonnaise de l'année, Jade trouve un nouvel équilibre avec l'arrivée d'Olivier Dassier à la batterie et poursuit aujourd'hui son chemin avec la sortie de son premier album, Analogic. Abreuvés au son des grands groupes trip hop, Jade redonne ses lettres de noblesse à ce style de musique, à ces arrangements si particuliers.

 

Si, vous l’aurez compris, le style de Jade n’a rien de très personnel, en revanche on appréciera l’application avec laquelle le groupe s’attache à jouer une belle musique, à donner vie à ses chansons, à les rendre palpables, touchantes, évocatrices, comme en témoigne le très joli morceau piano/voix ("Sacrifice") qui clôture l’album de fort belle façon. Dommage, juste, que jade n’ait pas 10 ans de moins.

 

 


  "FRESH AIR" 2004


 

 

 

 

Avec seulement 4 titres, Jade a de quoi faire rêver. Ce groupe autoproduit lyonnais a la subtile manie de conjuguer une orchestration riche et polyvalente à une force vocale constante et - il n'y a pas beaucoup de façons de le dire ou de l'écrire - le tout sonne sacrément bien. Le prélude "Waiting For Léti' vous annonce la conjugaison du trip-hop avec le classique violon, combo victorieux pour "Seven Monday', qui catapulte Laetitia dans les rangs de Djazia Satour (féminine) et de Björk (plus enfantine).

 

 

 


"ANALOGIC" 2008


 

 

Jade, "Analogic"
 
Chroniquer l’album de Jade n’est pas facile. D’un côté, vous avez un disque qui ne se démarque pas tant que ça du courant « trip hop » et qui évoquera Björk pour le chant et de l’autre, vous avez le plaisir qu’il procure. Car il est quand même bien réussi ce disque atmosphérique et nonchalant. On n’est pas dans l’invention de Portishead à sa grande époque mais on est dans la sensualité et un tissage sonore subtil et harmonieux. Alors on se laisse prendre à ces titres vaporeux dont les tempos dédoublés ou déhanchés colorés hip-hop laissent la place à une voix veloutée et à des riffs de guitares qui griffent délicatement, notamment sur « ready ».
 
L’époque du tout sampling qui a fait le son du trip hop d’origine est révolue chez les musiciens de Jade qui, par un jeu varié, apportent une touche jazzy à leur musique planante. C’est sur la longueur et au bout de plusieurs écoutes qu’ « Analogic » rend tout son sel. Quelques mélodies (« Voodoo love », « Amazing feeling » sur lequel Björk n’est pas très loin, « Seven Monday » ) s’incrustent mais c’est surtout une atmosphère paisible et sensuelle faisant unité qui se dégage de ce disque comme celle d’une soundtrack idéale. Et puis l’air de rien, Jade porte l’estocade finale sur un piano-voix beau à pleurer (« Sacrifice »).

 

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