Modeselektor, la production berlinoise de musique électronique
En 2005, ils sortent leur premier album tant attendu : Hello Mom ! sur lequel ils ont invité le groupe de hip-hop français TTC. Leur morceau : Turn Deaf ! figure sur le set live de Miss Kittin, enregistré au festival Sonar (Barcelone, Espagne) en 2005 et publié en 2006.
En 2006, ils sortent un album de remixes de leur premier album, et un nouvel opus sur un label d'electronic ragga. Ils prolongent également leur collaboration avec TTC en produisant le titre Une Bande de Mecs Sympa pour leur nouvel album 3615TTC.
En 2007 toujours, ils sortent leur deuxième album Happy Birthday le 11 septembre. Une fois de plus, on y retrouve plusieurs grands noms : TTC, Thom Yorke (Radiohead), Maximo Park et Puppetmastaz.
Leurs concerts sont réputés pour pousser leurs machines vers une cacophonie virulente. Leur style énergique est résolument tourné vers la distorsion, le recyclage des sons, la pulvérisation extrême, jusqu'à obtenir une poussière de son radicale.
Mêlant une techno multi-facette au hip-hop et à la pop, Monkeytown reste dans la pure ligne tracée jusque là par Modeselektor.
L'introduction Blue Chords claque à la sauce mi-dubstep mi-downtempo. Une bonne entrée en matière…
Pretentious Friends feat Bus Driver ressemble à du Dizzee Rascal en plus énervé. Une instru et un mc gonflés à bloc, ça fait mal !
Humanized feat AntiPop Consortium est dans la même veine. Un début hésitant qui monte pour se transformer en un morceau hip-hop bien ficelé.
Shipwreck et This invitent Thom Yorke de Radiohead au micro pour un morceau hybride electro-pop bien psyché mais sans plus. Comme Green Light Go avec PVT. L'alliance des deux styles ne convainc pas.
Rayon techno façon Modeselektor, Evil Twin, German Clap, Berlin et Grillwalker envoient des beats saccadés et des boucles entêtantes. Ça part dans tous les sens. À écouter bien fort !
Warcry vient clôturer l'album sur une belle note, nous rappelant que le mur de Berlin est bien tombé et que les frontières qu'explorent Modeselektor sont tout aussi ouvertes.
(Source : novorama)
Who Else
Balayons toutes nos craintes: Modeselektor n’a rien perdu de son piquant sur cette nouvelle galette. Le duo berlinois s’éloigne des courants pop de III, probable ultime opus de Moderat pour revenir à des sonorités plus abrasives.
Leur mélange d’IDM, glitch et d’électronica hyperactive se fait bien entendre sur des titres taillés pour le dancefloor avec la puissante introduction « One United Power ».
On est bien servi avec des titres techno frénétique comme « Prügelknabe », « WMF Love Song » ou encore les influences acid de « Fentanyl » aux basses quasi-dubstep qui raviront à coup sûr les éternels nostalgiques de Happy Birthday et de Monkeytown.
Là où Modeselektor frappe fort avec leur marque de fabrique, leur cocktail explosif peut se faire au détriment de certains morceaux qui n’ont pas besoin de tant de superflu. Je pense notamment à leur collaboration avec Tommy Cash sur le titre « Who » où la fusion entre hip-hop/R&B et techno berlinoise ou encore l’inquiétant « I Am Your God » conviant la voix gueularde d’OVS nous transportant en pleine rave. Pour le reste, on appréciera tout de même la rencontre avec la rappeuse grime Flohio sur le pour le moins excellent « Wealth ».
S’achevant sur un cacophonique « Wake Me Up When It’s Over » mi-glitch mi-breakcore où voix autotunés et amen breaks bien chaotiques ne font pas toujours bon ménage, Modeselektor revient à la source avec un Who Else qui reprend là où ils se sont arrêtés en chemin en début de décennie. Certains seront peut-être désorientés par l’absence de la voix magique d’Apparat car trop habitués par Moderat et d’autres seront ravis d’apprendre que le duo berlinois n’a rien perdu de son inventivité. Qui peut s’asseoir à leur table et dire qu’ils sont aussi méritants qu’eux ?
Ce(tte) oeuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Paternité - Partage à l'Identique 3.0 non transcrit.