Morcheeba, la reine noire du Trip-Hop
Issu de la mouvance trip-hop, le trio britannique Morcheeba, constitué de la chanteuse Skye Edwards et des frères musiciens Ross et Paul Godfrey s'est rapidement émancipé de ce carcan pour intégrer des éléments de blues et des mélodies pop dans une production haut de gamme.
Son premier album Who Can You Trust? paru en 1996 symbolise ce mariage entre rythmes froids et musique chaude. C'est aussi un grand succès commercial, tout comme son successeur Big Calm (1998).
Deux ans plus tard, Fragments of Freedom marque l'apogée populaire avec une sixième place des ventes au Royaume-Uni et un certain engouement outre-Atlantique (rare pour un groupe de ce style). Si le groupe se maintient avec les albums suivants Charango (classé n°7 en 2002) et The Antidote (n°17 en 2005), il n'en est pas de même par la suite avec un déclin des ventes proportionnel à une panne d'inspiration. La chanteuse Daisy Martey, qui a remplacé Skye Edwards en 2003, est renvoyée en pleine tournée. L'album Dive Deep (2008) utilise les service de plusieurs vocalistes dont Judie Tzuke et Thomas Dybdahl, tandis que Blood Like Lemonade (2010) marque le retour de Skye Edwards après des débuts en solo.
Fidèle à son trip-hop et à ses rythmes downtempo, le trio d'origine enchaîne avec Blood Like Lemonade (2010) et Head Up High (2013). Le départ de Paul Godfrey en 2014 laisse place à un duo qui invite Roots Manuva et Benjamin Biolay sur le neuvième album Blaze Away (2018).
WHO CAN YOU TRUST ?
BIG CALM
Ils chevauchent les styles, réconcilient le hip hop et un blues émancipé, l'écriture folk, les Loops aériens et le dub lancinant.. Avec le second album Big Calm , vendu à un million d'exemplaires, ils s'imposent définitivement et décrochent une première partie américaine de Fiona Apple. Pourtant, cette sensualité très personnelle va connaître une évolution plus commerciale et mélodieuse. Sans pour autant céder à la facilité, ils conservent leur beauté venimeuse, leur tessiture mélancolique et la transcendent avec un éventail coloré de pop, de dub, de folk, de hip hop et de volutes psychédéliques.
Le quatrième album Charango en 2002 confirme cette ligne pop, avec une volonté clairement dansante sur scène. Cette orientation fait perdre au groupe beaucoup de son originalité et de son intérêt.